GIVE ANSWERS - Français

Szavazz most!válaszolNyelvi Kérdés
Bonsoir tout le monde! Je voudrais savoir exactement quelle est la différence entre terminer et finir; j'aimerais qu'on me donne d'exemples pour que je puisse comprendre bien. merci d'avance.


PS: Delve into these free French learning lessons: Article: Definite and Indefinite ArticlesDistinguerTimeObject pronouns

GIVE ANSWERS

catthefroggie profile picture catthefroggieJune 2020

Le verbe « finir », veut dire « achever », « mener à terme », « aller jusqu'à la fin ». ... On a également le verbe « terminer » qui est un synonyme de « finir ». Ils ont un sens très très proche ;  mettre un terme à quelque chose ».

DEHER profile picture DEHERJune 2020
Bonjour Fouad,
Voici quelques informations en réponse à ta question:
Quand est-ce qu’on emploie finir et quand terminer ?
Examinons les deux verbes finir et terminer sur lesquels porte la question.

En première approximation on serait tenté de déclarer qu’entre « j’ai fini mon travail » et « j’ai terminé mon travail » il n’y a pas de véritable différence.
Pourtant, on est bien loin de pouvoir toujours substituer terminer à finir, et il suffit, pour en prendre conscience, de passer en revue diverses constructions de finir :
En finir de + infinitif, surtout à la forme négative :
Il n’en finissait pas de la contempler -> * Il n’en terminait pas de la contempler
Finir par + infinitif :
Il a fini par renoncer -> *il a terminé par renoncer
Le vieux finissait par ne plus vouloir se lever -> * Le vieux terminait par ne plus vouloir se lever
Il finira bien par pleuvoir -> * Il terminera bien par pleuvoir
Dans ces deux cas finirfonctionne comme un véritable auxiliaire d’aspect et terminer serait impossible.
Autre observation. Alors qu’avec certains compléments d’objet la substitution apparaît comme possible (quand il s’agit de finir une addition, une besogne, un chapitre, une conversation, sa couture, ses études, une lecture, une lettre, un livre, son ouvrage, un poème, un repas, une tâche, sa toilette, un travail, etc. : J’ai fini / terminé mon livre, je suis prêt à sortir), en revanche, dès que finir est intransitif, son substitut n’est pas terminer, mais la forme pronominale : se terminer :
La guerre finira bientôt -> se terminera
Il s’arrêta, la rue finissait sur un mur -> se terminait

Mais, même pour l’emploi transitif, censé ne poser aucun problème (finir/terminer un livre), il faut y regarder de plus près.
En effet, si l’on se demande ce que, de manière privilégiée, en quelque sorte canonique ou naturelle, l’on peut être amené à finir, il semble que tout locuteur natif répondra assez spontanément que l’on finit sa soupe, une cigarette, sa page (lue ou écrite), sa carrière, sa vie, ses études, etc.
Si l’on se tourne vers l’autre verbe et qu’on s’interroge sur ce que de préférence on termine, la réponse naturelle sera : on termine une querelle, un différend, une discussion, un débat.

On voit s’esquisser une différence fondamentale. Terminer, c’est mettre un terme à ce qui sinon n’en aurait pas, ou qui est vécu comme ne devant pas en avoir dans l’immédiat. Une querelle, surtout de voisinage, peut durer plusieurs générations, une discussion se prolonger longtemps, un débat s’éterniser. Aucune limite n’est en quelque sorte assignée à ces différents objets. Ou plutôt, il est de la nature de ces concepts de ne pas comporter de limite intrinsèque.
Par rapport à eux, si l’on reprend ceux qu’on a cru devoir énumérer comme les plus susceptibles d’être déclarés comme finis, on voit que tous ont en propre de correspondre à une quantité finie a priori, bornée nécessairement. Par définition, une assiette de soupe, une vie, une lettre, une carrière, etc., ne sauraient se prolonger indéfiniment.
Du coup, puisque les deux verbes s’appliquent à des objets conceptuels aussi différents, on ne peut non plus les utiliser indifféremment.
L’emploi de terminer suppose qu’il porte sur quelque chose qui, sans une intervention ou une décision, serait susceptible de durer. En voici quelques exemples :

Un professeur chargé de surveiller des étudiants lors d’un examen écrit à faire en temps limité, dira, quand approche la limite impartie à l’épreuve: « Il va falloir terminer. C’est bientôt la fin, je ramasse les copies dans deux minutes ».
Les étudiants doivent terminer quel que soit le temps dont ils auraient besoin pour finir, au sens d’achever, comme ils le concevraient s’ils avaient tout leur temps, leur devoir.

Rappelons-nous encore une phrase historique. En 1936, après les élections d’un gouvernement de Front populaire, une vague de grève emporte la France, puis les accords Matignon en juin 1936 apportent diverses avancées sociales significatives. Maurice Thorez, dirigeant du parti communiste, souhaite alors une reprise du travail. Il s’adresse en ces termes aux grévistes : « Notre but reste le pouvoir des Soviets, mais ce n’est pas pour ce soir ni pour demain matin … Alors il faut savoir terminer une grève dès que satisfaction est obtenue. ».
Terminer et non finir, mettre un terme, et non aller jusqu’au bout d’un processus qui aurait des limites propres. Car, par essence, une grève ou une guerre pourraient durer indéfiniment. Mais on peut choisir d’y mettre fin. A l’opposé, finir une grève aurait signifié : aller jusqu’au bout d’un processus inscrit dans sa nature même, ce serait faire de la grève un objet qu’on pourrait achever, comme l’artiste finit une œuvre ou un tableau, en l’amenant à l’état de perfection qu’il entend lui donner.

Si à minuit, un élève est encore en train de rédiger un devoir, ses parents lui diront : « Il faut terminer ton devoir et aller te coucher ».
Quel que soit l’état d’avancement du devoir par rapport à l’idéal visé par l’élève, pour ses parents il doit, par une décision motivée par l’horaire tardif, arrêter au plus vite et mettre un point final.

Sur ces exemples typiques, on voit que finir, c’est entrer dans la phase terminale de quelque chose et aller jusqu’au bout de cette phase en atteignant la limite quasi naturelle propre à cette chose.
Terminer, c’est faire en sorte qu’une phase de quelque chose soit la dernière – ce que la nature de cette chose n’impliquait pas, faute de limite prédéfinie.
On peut remarquer enfin que la plupart des exemples supposés montrer la synonymie de finir et terminer sont au passé composé et portent sur des objets au caractère ambigu, dont il est permis de considérer ou non qu’ils comportent des limites intrinsèques.
Il a fini/terminé son affaire, son aventure.
En effet, de toute façon, une fois la chose achevée, il est sans intérêt de revenir en arrière sur ce qui a présidé à sa fin : l’aboutissement d’un processus ou son interruption quelque peu arbitraire.

Dans son Petit traité de poésie française (Paris : Fasquelle 1903), Théodore de Banville a consacré aux licences poétiques un chapitre célèbre qui tient en une ligne : « Il n’y en a pas ».
On en dira autant des synonymes. Pour une raison fondamentale : un linguiste, Maurice Gross, dans les années soixante-dix, a décrit des milliers de verbe français du point de vue de toutes leurs constructions possibles ; il en a conclu qu’il n’est aucun verbe qui coïncide en totalité avec un autre. Dès lors, on voit mal comment, en l’absence d’une identité complète d’équivalences possibles, deux verbes de signification identique seraient en tous points mutuellement interchangeables. Il y aura toujours une part d’intersection et une part de différence en proportion variable.