Dans ces unités, la pratique du recyclage a été identifiée sur la base des preuves suivantes :
• L’utilisation de pierres patinées ou brûlées pour la fabrication d’outils est relativement rare.
• La retouche de pierres précédemment exploitées sous forme de nucleus.
Ce recyclage serait plus courant aux niveaux les plus élevés de la séquence stratigraphique.
• L’utilisation de nucleus comme percuteurs et inversement.
• Le transport intentionnel d'objets dans les dépôts.
L'ensemble lithique de ce niveau, qui comprend plus de 4 800 artefacts de plus de 1 cm, présente un comportement technique opportun qui se reflète à toutes les étapes de la chaîne opératoire, de la sélection des ressources lithiques à la fabrication d'outils.
Cette première approche du recyclage au niveau M repose principalement sur l'analyse spatiale et le reconditionnement, faisant attention à deux phénomènes :
• Mouvement des artefacts à l'intérieur du site :
L'accent est mis sur les longues lignes de connexion car un mouvement intentionnel peut être proposé à partir d'elles.
Les connexions longue distance sont moins courantes dans le reconditionnement des os que dans le reconditionnement lytique ; ce qui indique qu'il existe des facteurs de mobilité qui affectent différemment les vestiges lytiques et fauniques.
Le recyclage pourrait être l'un d'entre eux.
Cette différence entre les patrons de la faune et ceux de la lithique constitue un premier argument contre une explication post-dépositionnelle des mouvements de la lithique.
Un deuxième argument c’est que les connexions longue distance correspondent à des artefacts individuels clairement séparés du reste des objets, ce qui est plus cohérent avec une action humaine intentionnelle.
Ces mouvements ne se produisent pas au hasard, mais sont dirigés vers des zones spécifiques de l'abri.
Le reconditionnement à grande distance montre des modèles unidirectionnels dans lesquels les artefacts se déplacent des zones centrales proches des murs vers les zones périphériques.
• Nucleus sur éclats : la réduction des éclats sous forme de nucleus correspond généralement à des séquences extrêmement courtes ne fournissant que quelques petites éclats et pouvant donc être qualifiées de opportunistes.
Dans de nombreux cas, il n'y a pas de différence entre l'emplacement spatial de la séquence nucleus sur éclats.
Néanmoins, certains cas indiquent que l’éclat a été déplacé avant son exploitation en tant que nucleus.
L'identification de ces types de discontinuité spatiale et temporelle peut être un critère pour identifier le recyclage.
En conclusion, les informations fournies par Abric Romaní permettent de suggérer que les comportements suivants peuvent être utilisés comme preuve de recyclage, au moins dans les sites du Paléolithique moyen :
• La production systématique de petits éclats : généralement associée à des stratégies techniques opportunes, puisque ce type de production est particulièrement peu exigeant du point de vue de la taille et de la morphologie des produits.
• Le mouvement intentionnel des artefacts dans le site dans le cadre d'un modèle unidirectionnel de connexions longue distance, bien que les processus post-dépôt doivent être pris en considération pour exclure les mouvements involontaires.
En revanche, le recyclage serait moins probable dans des contextes techniques plus exigeants dans lesquels les pierres seraient soumises à certaines exigences de forme, de taille ou de matière première, réduisant ainsi la gamme d'artefacts disponibles pour le recyclage.
Dans ces contextes, le recyclage est associé à d'autres comportements,
December 2018
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